Encore un matin Luka... C'est encore un matin, et encore une journée à pretendre, a paraitre. Il faut paraitre forte. Cacher les desirs de vengeance, de violence. Il faut paraitre ce que l'on est pas. Petite coiffure, je noue mes cheveux en catogan à l'arriere, de longues meches restent devant, je n'aime pas vraiment que l'on voit mon visage. Yeux gris perçant, comme toujours, j'essaye à coup de khol d'y enlever la tristesse mais ça ne marche pas trop. Non.. Tant pis. Vetements sobres. Noirs. Converses bordeaux. Ce matin c'est ferié c'est ballade en forêt. Ça m'évitera d'aller en ville depenser quelques economies dans du champagne ou de la vodka hors de prix. Ouais, c'est mieux. Avec un peu de chance je croiserais des gens... qui pourraient m'aider. Ou sur qui je passerais mes nerfs lors d'un duel. Peut être même que je perdrais, ça serait pas si mal, ça me remettrait les idées en place. Ouais, la forêt c'était un bon choix.

Et c'était donc, bien decidée que je trainais dans la forêt. Le chemin était usuel. Si je prenais a gauche j'allais vers le volcan. Tiens, c'était la bas que j'avais rencontrée Felicia. Belle rencontre celle la. Oui bon soit. Sors toi l'esprit de la Luka, arrete d'être trop gay. Hum, c'etait venu d'ou cette reflexion. Parfois mon moi interieur me faisait des reflexions perturbantes, sorties du néant d'un esprit qui n'était pas le mien. Soit !

Non, je n'allais pas vers le volcan. Je continuais un petit chemin qui serpentait a travers les arbres, vers une clairiere, vers une minime etendue d'eau. Seule. J'étais seule. Dommage. Bah, des gens passeraient peut être. Ce coin n'était pas trés connu, mais certains solitaires en avaient l'habitude. Soit... Je me couchais donc quelque peu. Reveuse. La tête posée sur ma besace, des ecouteurs dans les oreilles... Pensive... Forcement triste. Comme toujours.

Ainsi soit cette journée fériée. Une journée de repos. Une journée de calme. Une journée... Où je serai encore seul.

Pourquoi j'avais choisi une promenade forestière dans mon programme? Comment ai-je pu faire autant confiance à ce sentier? J'avançais comme on ferait sur le sentier de notre pauvre vie. Je me retournais parfois pour regarder ce qu'il y avait derrière ce sentier représentant mon vécu. C'était noir, c'était obscur... C'était ténébreux, d'être seul. Ma période où j'étais seule avec ma sœur comme appuie. Hélas, je n'avais pas grand chose... C'était une corde fragile et forte à la fois. Je me balançais dans les ombres. J'avais besoin d'une corde comme le filin de survie, la carte piège.

Mais pourquoi parler duel? Mais... Mais bon sang, j'étais là pour aérer ma pauvre cervelle. Pour vider l'esprit. Je marchais lentement, les mains dans les poches. J'admirais le bois, sans vraiment me dire que j'appréciais la vue. Bah... Ce n'était juste qu'un bois, quoi. Moi aussi j'en avais sur mes terres de naissance, et? Cela ne voulais pas dire que c'était l'une des sept merveilles du monde. Je posais mon regard sur quelque chose au loin. Je voyais bien... Que l'issue était tapissée d'une verdure éclatante. J'avais bien fais de suivre ce petit chemin. Il était bien mieux que le chemin que j'avais pris. Je m'avançais, lentement. Je ne portais pas l'uniforme officielle des jaunes Râ. C'était... Bien trop peu confortable pour moi, qui cherchait des coupes de vêtements plus aisées à manœuvrer.

Je restais planter ici, à admirer ce qui se passait autour de moi. Un peu de vent qui sifflait entre les feuillages et branchages des bois entourant cet endroit fort agréable, une personne qui était assise, un petit ruisseau qui parcourait l'endroit. Je ne savais pas que cette île recélait un petit cours d'eau qui allait se jeter dans la mer, tiens. Au fait... Je n'avais pas dis qu'il y avait une personne? Je tournais la tête lentement, et j'ai pu appuyer mes dires. C'était une demoiselle plus âgée, affichant un air blasé. Je ne savais ce qui se passait... Mais quand j'ai croisé ce regard, je me sentais... Respectueux envers cette personne. Peut-être était-ce l'âge, ou l'expérience qu'elle dégageait?... Ou alors cet air mélancolique qui découlait d'elle.

Je ne savais que dire, et je ne voulais pas la déranger. Si c'était pour m'envoyer paitre... C'était mort.

C'était comme ça au fond, je ne pouvais pas m'empecher de penser à ces jours maussades. De revoir ce duel qui s'était deroulé devant moi sans que je ne puisse réagir. Je ne pouvais m'empecher de me dire que si j'avais été meilleure duelliste j'aurais pu prendre sa defense et risquer ma propre ame. Mais non. C'était comme ça. C'était fait, et je gardais en moi une tristesse sans borne. « Moi je suis faite pour souffrir. » C'est ce que je lui avais dis un jour. Fallait croire que c'était vrai. L'ultime et unique verité de ma vie. Le reste n'avait pas d'importance. Blasant. C'était blasant. Enfin, en réalité c'était meme pire que ça. C'était triste, c'était dechirant. C'était moi. Et la, assise face à ce lac placide je ne pouvais m'empecher de ressasser ces moments de nostalgie. Aprés tout j'étais seule...

Quelques bruits de branches cassés deriere moi. Un truc qu'elle et son groupe m'avaient appris à ... recconaitre. Faire attention à la nature autour de moi, ces choses la. Je n'étais plus si seule que ça, mais ça ne me derangeait pas vraiment. A part des animaux sauvages et des eleves de cette école, je ne risquais rien. Alors je continuais d'écouter doucement ma musique, sans vraiment bouger. Ne levant les yeux vers l'inconnu que quand il était dans mon champs de vision. Il me regardait lui aussi, et dans son regard je lisais un gouffre aussi douloureux que ce que l'on devait lire dans le mien. Ça me touchait, et doucement je sortais de mon attitude maussade et associale, enlevant l'un de mes écouteurs, pour lui parler d'une voix douce.

« Salut. T'inquiètes pas, le lac est assez grand pour qu'on profite du calme tous les deux, tu ne m'embetes pas et je ne t'embeterais pas.» Je ... n'avais aucune idée de pourquoi j'avais dis ça. Mais je pense que c'est parce que j'avais eu peur de le gener. Aprés tout la plupart des gens qui venaient par ici avaient besoin de solitude. Ouais ben... Je supposais. C'était tout.

Tiens... L'on me parlait? Et en plus d'un ton délicat. J'étais pourtant en train de regarder le cours d'eau se précipiter vers son but final: La mer. Qui pouvait donc parler de la sorte? Mais qui?!

-... Regarde à ta droite.

Je serrais lentement le poing... Et pourquoi elle était tout le temps avec moi, hein? Vu que c'est une carte, pourquoi faut-il qu’elle vienne pendant que je désirais faire une pause en matière de duel? Le jeune homme que j'étais se grattait machinalement la tête. Je tournais les yeux derrière moi, et je fixais au loin... En fait Ruine, mais bon, pour la seule présente ici, cela devait être dans le vide. Ah euh oui... Je reportais mon regard à l'endroit où Ruine m'avait dit...

Quoi? Cette demoiselle m'avait dit cela? ... Qu'avais-tu à nous cacher d'autre? En tout cas, cette affirmation m'avait laissé hum... Perplexe? En effet, je ne pensais pas que c'était le genre de la maison de dire ceci... Mais je n'étais pas le mieux placer pour qualifier un être en différentes catégories. J'avais donc décidé de... Franchir le cap, et d'en savoir plus.

Donc des pas s'en suivirent... Et sans aucun détour, je me retrouvais juste devant elle. Je souriais légèrement. Enfin... Enfin j'allais pouvoir m'exclamer.

- ... Bonjour.

Finalement, ça semblait un peu... baisé pour la tranquilité et la solitude. Voila la reflexion qui me traversa l'esprit quand le type s'approcha de moi. De longs cheveux roux... Rouges ? des yeux bleus qui refletaient la mélancolie. Okay, il pouvait rester aprés tout il n'avait pas l'air des plus derangeant. J'étais sure de l'avoir déja vu en cours mais je crois que nous ne nous étions jamais parlés. Pas la même... maison peut être. Ou quelque chose comme ça. Bah, tant pis. Allez... Il faut un debut a tout. Et je repondais doucement à son bonjour.

« Salut. » Bonjour, ça restait encore trop formel pour moi. Si ma mère me voyait elle me balancerait de la javel sur la bouche.. ? Ben peut être ! Mais je m'en fichais. Agnetha n'était qu'un vulgaire souvenir... trés lointain. Elle n'hantait meme plus mes cauchemars c'est pour dire. Il y'avait tellement pire dans mes cauchemars maintenant. Merde. Je ne voulais pas penser à ça. Je soupirais doucement.

« Belle journée pour trainer par la non... ? » En temps normal j'étais pas du genre bavarde. Ça n'allait pas vraiment changer maintenant. Enfin probablement pas. Mais bon, il semblait avoir envie de... parler. Ou peut etre juste besoin. J'essayais de faire un vrai sourire.

« Tu vas bien ? » J'avais pas trouvé mieux.